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Le blog de Lee TAKHEDMIT

Blog de Maître Lee TAKHEDMIT, avocat pénaliste à PARIS, POITIERS, NIORT

La « Justice » disciplinaire à deux vitesses

L’actualité judiciaire telle que relatée par la presse, régionale ou nationale, fournit son lot d’informations qui interpellent.

A quelques jours de distance, je suis récipiendaire d’une première information concernant une sanction disciplinaire contre un avocat, puis d’une autre au sujet d’une sanction disciplinaire contre un magistrat.

Dans la première espèce, un confrère se voit poursuivi semble-t-il (je n’ai pas une connaissance précise du dossier, je préfère être prudent) pour avoir traité, au cours d’une audience de cour d’assises, un confrère adverse de « roquet » et le président de « menteur » et de « tricheur ». Crime de lèse majesté qui lui valut...une année d'interdiction d'exercer.

Dans la seconde, une magistrate du siège à l’ire facile, pour avoir poussé, par un comportement déplacé, semble-t-il humiliant à l’égard certains greffiers, la quasi totalité des fonctionnaires de son tribunal à l’exercice du droit de retrait (sic), écopait… d’un déplacement d’office…

Résumons :

D’un côté, un avocat au verbe un peu haut égratigne un autre confrère et un président de cour d’assises – soit deux « victimes » - il se voit poussé vers la sortie, publiquement, avec force articles de presse. Il y perd pour une année son gagne-pain, son métier, sa passion. Comment ne pas penser à sa famille, victime collatérale, privée des ressources que l’exercice de cette profession générait ?...

De l’autre, un magistrat pousse à l’arrêt maladie des fonctionnaires, son comportement justifie la réunion d’une assemblée générale extraordinaire, au cours de laquelle les fonctionnaires du tribunal font valoir leur droit de retrait. Combien de victimes ? D’abord les fonctionnaires humiliés, puis ceux qui ont supporté ce comportement, comme victimes directes ou témoins, en passant par notre système de solidarité qui doit payer pour ces arrêts maladie (en ce compris celui de ladite magistrate…quel cynisme !), pour finir par l’institution judiciaire, qui fait les frais de cette publicité douteuse.

Bilan pour le haut fonctionnaire : un déplacement d’office. Et pourquoi pas une promotion ? Aucune pénalité financière, tout à loisir de continuer à exercer avec passion cette belle profession. Et même pas le plaisir de voir son nom cité, sa photo publiée dans l’article de journal qui relaie l’info.

L'avocat, lui, continue de payer son inaltérable insoumission. Aux dernières nouvelles, il faisait l'objet, pour des excès similaires, d'une nouvelle suspension de 4 mois.

En attendant sa radiation à la prochaine occasion...

Une justice à deux vitesses, qu’y disaient…

Sources :

- Article de la Nouvelle République 79 du 21 avril 2016

- Article de l'Express du 31 octobre 2015

- Article du Parisien du 5 février 2016

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L
J'ai vu ca oui. C'est d'abord révoltant! Et très triste ensuite...
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N
Bonjour Maître,<br /> <br /> Aux dernières nouvelles, cet avocat a fait l'objet d'une hospitalisation sous contrainte...
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